Subsidiarité, décentralisation et multisite

Facultés, instituts, secteurs, sites, … L’UCLouvain n’a jamais été aussi plurielle, dans son organisation, qu’elle ne l’est aujourd’hui, notamment suite à la fusion réalisée avec l’Université Saint-Louis- Bruxelles. Répartie sur 8 campus, chacun de ses trois secteurs (SSH, SSS, SST) est aujourd’hui directement concerné par le multisite.

Cette pluralité est un atout mais également un réel défi si on veut qu’elle soit vécue comme une opportunité pour toutes et tous.

Relever ce défi impose d'inscrire le principe de subsidiarité au cœur de nos processus de décision et de fonctionnement. En assurant l'autonomie des entités, sans compromettre la possibilité pour l'université de définir des objectifs clairs et cohérents, la logique de subsidiarité entend confier la responsabilité des actions et décisions aux entités les plus directement concernées par celles-ci, qu’il s’agisse des facultés, des instituts, des secteurs ou des sites eux-mêmes. La centralisation et l’uniformisation ne doivent être privilégiées que si, et dans la mesure où, les objectifs assignés à l’action de l’université ne peuvent pas être atteints de manière satisfaisante par les entités qui la composent, mais peuvent l'être mieux, en raison des dimensions ou des effets de l'action envisagée, au niveau de l'UCLouvain elle-même.

Cette manière de procéder promeut la simplification administrative, et ne peut au demeurant se concevoir sans elle. Elle doit concourir à une culture institutionnelle où la confiance joue un rôle central.

Plus concrètement, il s’agira de :
- Formuler de véritables projets de sites et veiller à ce que ces derniers disposent des moyens et de l’autonomie d’action nécessaires pour les réaliser
- Ne concevoir l’uniformisation des procédures que comme un moyen de parvenir à un objectif, et non comme une fin en soi, et intégrer un degré de variabilité dans leur mise en œuvre, sans pour autant faire l’impasse sur leur efficacité
- Permettre à chaque site de promouvoir des activités de recherche et d’enseignement différenciées (e.g. programmes bilingues, projets de recherche inter- ou transdisciplinaires) de celles déployées sur les autres sites, tout en soutenant les collaborations là où elles ont du sens et où elles sont souhaitées
- Donner à chacun les outils et les accès nécessaires pour exercer son métier, y compris aux étudiant·es. Mettre des espaces de travail à disposition de toutes et tous sur tous les sites
- Pour tous les sites, fluidifier et simplifier les interactions avec les administrations centrales, notamment pour la gestion des budgets et des travaux d’entretien des bâtiments
- Renforcer certains services de l’administration des ressources humaines, comme le service de gestion des contrats, et détacher ces personnes dans les entités ou sur les sites
- Repenser la communication de l'université au travers du portail commun, et intégrer dans cette réflexion la latitude que doivent avoir les entités (sites, facultés et instituts) pour des fonctionnalités et communications propres 

L’accent ainsi mis sur l’autonomie n’empêche nullement l’existence d’incitants à la collaboration, comme :
- Favoriser les co-titulatures entre professeur∙es d’entités ou de sites différents, et la mobilité intersite, tant pour les membres du personnel, que pour les étudiant∙es ou les partenaires des activités de l’université (par exemple chercheurs, chercheuses ou professeur∙es invité∙es) Inciter à composer des comités d’encadrement multi-entités pour les thèses de doctorat qui le justifieraient
- Intégrer, dans l’évaluation des projets de recherche (FSR, ARC), un incitant à la constitution d’équipes multisites ou multi-entités, lorsque c’est pertinent
- Permettre aux étudiant·es BAMA (étudiant·es dont le programme comprend des cours de Bac et de Master) de présenter, sur le site où ils et elles suivent leur Master, les cours équivalents à ceux qu’ils et elles n’auraient pas encore réussis, dans le cadre de leur Bac sur un autre site
- Optimiser les moyens de transport collectifs entre les différents sites et notamment questionner la possibilité et l’intérêt de navettes entre Mons et Louvain-la-Neuve