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La Réforme du décret paysage

C’est LE sujet du moment.

Je suis favorable au maintien de la réforme 2022 du décret paysage car j’ai pu observer, en tant que présidente de jury puis en tant que doyenne, les catastrophes liées au décret initial :
    
• Aucune reconnaissance de la réussite des étudiant·es
• Une tendance des jurys à ne plus valider des échecs isolés comme c’était le cas auparavant, vu que la progression restait possible
• De nombreux conflits horaires, tant pour les cours que pour les examens
• Une perte de la cohérence pédagogique des parcours
• Le fait de considérer, dans le chef des étudiant·es, l’obtention des 45 crédits comme but à atteindre pour réussir l’année, au lieu des 60 crédits à atteindre par bloc annuel ; avec pour corollaire, l’accumulation des “casseroles” et l’allongement des études, encore plus particulièrement pour les étudiant·es en situation de précarité
• Trop de cas d’étudiant·es se retrouvant en définitive sans aucun diplôme après de nombreuses années d’étude.

La réforme du décret est donc favorable aux étudiant·es car elle permet d’éviter la plupart de ces dérives (certes parfois partiellement) et elle redonne un vrai rôle aux jurys qui cherchent systématiquement la meilleure solution pour chacun·e et qui dédient le temps et l’énergie nécessaire à l’accompagnement de chaque étudiant·e.

Parallèlement à la mise en œuvre des mesures de la réforme, il est indispensable de garantir une période de transition respectueuse et bienveillante pour les étudiant·es déjà inscrit·es avant cette réforme. Des mesures exceptionnelles doivent être envisagées pour elles et eux si les jurys le trouvent justifié.

Plus que tout, ce décret réformé doit aussi s’accompagner de vraies propositions d’inclusivité et de dispositifs d’accompagnement à la réussite concrets, et non des fausses promesses que faisait miroiter le décret Marcourt. Je suis déterminée à mettre en œuvre une série de mesures pour rencontrer ces objectifs. Citons notamment :

• Poursuivre et renforcer les efforts d’orientation des étudiant·es, en étroite collaboration avec nos collègues de l’enseignement obligatoire et du supérieur
• Renforcer la cellule PEPS-IN, qui encadre les étudiant·es PEPS à profils spécifiques, et articuler celle-ci avec les activités d’accompagnement à la réussite (AAR)
• Développer un outil permettant de monitorer la charge de travail des étudiant·es et d’éviter les périodes de surcharge
• Augmenter de façon pérenne les moyens dédiés au suivi des mémoires et à leur encadrement
• Valoriser l’investissement et les compétences pédagogiques développées par les étudiant∙es qui assument des mandats de représentation ou qui sont moniteurs-monitrices
• Permettre aux étudiant·es BAMA (étudiant·es dont le programme comprend des cours de Bac et de Master) de suivre, sur le site où ils et elles suivent leur Master, les cours équivalents à ceux non encore réussis dans le cadre du Bac qu’ils ont suivi sur un autre site
• Traduire en actions concrètes les enseignements issus du projet “Lutter contre l’échec, repenser la relation pédagogique” mené au sein du site Saint-Louis depuis 2019
• Mettre en place des mesures spécifiques pour les étudiant·es en situation de précarité : Etendre le statut PEPS aux étudiant·es qui n’ont pas d’autre choix que de travailler pour financer leurs études (cf. supra, cellule PEPS qui sera renforcée) ; Définir sans ambiguïté ce que l’on entend par “support de cours obligatoire” et garantir leur gratuité effective pour les boursier∙es ; Poursuivre l’élargissement du parc de logements et sa rénovation sur tous les sites, et définir, avec les étudiant∙es et leurs représentant·es, les priorités d’accès à ces logements ; Garantir sur tous les campus l’accès à des repas de qualité à prix le plus bas possible ; Garantir à chaque étudiant∙e la mise à disposition des ressources, applications et accès nécessaires à son travail, y compris un équipement informatique adapté à son parcours 

Illustration budget

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Des priorités et un budget

Il est temps d’investir pour notre avenir. Les finances de l’université le permettent. Rien ne justifie donc de ne pas remédier de toute urgence aux situations de surcharge les plus flagrantes. Ce sera ma toute première priorité dès mon entrée en fonction, en étroite collaboration avec l’administratrice générale. C’est la raison pour laquelle mon projet comporte des mesures coutantes.

Bien sûr, et au-delà de cette urgence, si des moyens existent, ils ne sont pas pour autant illimités et il serait irresponsable d’engager des dépenses inconsidérées - surtout si elles sont récurrentes - qui compromettraient la santé financière à long terme de notre institution.

C’est pourquoi j’ai pris soin d’élaborer une estimation du coût de chacune des mesures coutantes et prioritaires qui figurent dans mon programme. Je me suis fixée comme ligne de conduite que le total de celles-ci doit pouvoir être financé par les ressources générées par le Fonds UCLouvain Next doté actuellement de 67,5 millions d’Euros. Pour rappel, ce fonds a pour fonction de transformer des recettes exceptionnelles en ressources récurrentes et est constitué à titre principal par les rentrées exceptionnelles provenant de la ristourne partielle du précompte professionnel sur le personnel académique. Il pourrait être complété dans les années qui viennent par résultats positifs reportés si les instances compétentes en décident ainsi. Sur la base de la prospective budgétaire actuelle, il est escompté que le Fonds UCLouvain Next génère une ressource supplémentaire de l’ordre d’un peu plus de cinq millions d’Euros par an pendant au moins quinze ans.

En d’autres termes, l’ensemble des dépenses supplémentaires générées par les mesures prioritaires que je préconise sont sans effet sur le résultat ordinaire de l’université pendant une durée de quinze ans.

Les mesures qui ont été prises en compte dans le calcul sont énumérées ci-dessous. Ensemble, elles représentent un coût total de 2.080.000 Euros en one-shot la première année et de 5.250.000 Euros en récurrent. Elles sont donc tout à fait finançables sans compromettre la santé financière de l’université.

Pour toute la communauté
• EDI: fonctionnement, communication, détachements
• Projet "Embedded Internationalisation"
• Politique d’accompagnement des fins de carrière

Pour les étudiant·es
• Lutte contre la précarité étudiante : fonds pro-job, supports de cours
• Renforcement de la cellule PEPS-IN et élargissement du statut PEPS aux étudiant·es en situation de précarité

Pour le personnel PAT
• Promotions PAT : rattrapage file d’attente et délai ultérieur de maximum 3 ans en cas d’unique contrainte budgétaire
• Renforcement du Staff ARH (notamment gestion autonome des contrats en décentralisation)
• Équipes volantes pour métiers en tension

Pour le personnel ACA et le CORSCI
• Harmonisation des frais de fonctionnement des doctorants
• Augmentation de la dotation au fonds de solidarité pour le personnel scientifique et élargissement de son champ d’application
• Fonds de recherche RESTART
• Fonds de recherche d’initiative stratégique
• Développement du soutien et de la logistique de recherche
• Enveloppe exceptionnelle d’APH en appui à la réduction de la charge de cours
• Enveloppe d’APH pour mieux valoriser les fonctions de représentation
• Soutien mémoire renforcé

Chacune de ces mesures correspond à une demande forte que j’ai entendue à l’occasion de mes multiples rencontres. Ce n’est pas à moi de décider une affectation des ressources générées par le Fonds UCLouvain Next, mais si je suis élue, je m’engage à soumettre ces mesures en priorité aux instances dont elles relèvent.

Cela va sans dire, ce qui est prioritaire c’est ce que l’on fait d’abord. Les mesures listées ci-dessus ne représentent qu’une fraction des actions reprises dans mon programme. Beaucoup de ces actions sont neutres sur le plan budgétaire ou ne nécessitent que des adaptations modestes aux dépenses courantes de l’université. Elles ne sont donc pas reprises ici, mais sont tout aussi importantes.